Si les fonctions exécutives (1) ont fait l'objet d'une multitude d'études récentes, il n'en reste pas moins que leurs mécanismes sont, d'une façon générale, peu explorés dans le cadre des didactiques disciplinaires. Elles semblent pourtant de nature à apporter d'intéressants éclairages sur les stratégies en jeu dans l'élaboration d'un raisonnement qu'il soit historique ou non. Pour faire bref, on désigne par « fonctions exécutives », « différents processus qui permettent à un individu de réguler, de façon intentionnelle, sa pensée et ses actions afin d'atteindre des buts lorsqu'une tâche est nouvelle ou complexe »(2). Parmi les cinq ou six fonctions exécutives les plus fréquemment évoquées, deux d'entres-elles semblent aujourd'hui concentrer plus particulièrement l'attention de la recherche dans la mesure où leur rôle apparaît de plus en plus déterminant dans le développement cognitif de tout individu : il s'agit du contrôle inhibiteur, d'une part, de la mémoire de travail, d'autre part.
1 Pour comprendre le rôle des fonctions exécutives, reprenons les termes de EUSTACHE  & GUILLERY-GIRARD, 2016, p. 40 : « Dès que l'enfant doit comprendre une consigne et la maintenir en mémoire le temps de l'exercice, passer d'une consigne à une autre, réaliser plusieurs actions en même temps, comme écouter ce que l'enseignant dit et écrire, il mobilise la mémoire de travail et les fonctions exécutives. En fait, toutes les activités d'apprentissages mobilisent ces compétences ! »
2 Définition de B. LAPORTE, Séminaire de l'Inserm en 2013: "Les fonctions exécutives"

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